Le site Amazon et d’autres stars du e-commerce font partie des 19 sites épinglés par les services français de la répression des fraudes pour des fausses promotions en ligne. Ils ont été condamnés à une amende globale de 2,4 millions d’euros.
Pour les 35 millions d’internautes français, qui ont déjà acheté en ligne, les noms d’Amazon ou encore Vente-privée inspirent probablement davantage confiance que ceux de sites d’e-commerce moins connus. Ces stars du Web ont pourtant été épinglées par la Répression des fraudes (DGCCRF) pour des promotions en ligne trompeuses, révèle Le Parisien, jeudi 23 février.
Amazon et 18 autres sites ont ainsi trompé leurs e-clients, ont conclu les agents de la DGCCRF, après avoir enquêté sur les pratiques de ces sites de fin 2015 à fin 2016. Dans le lot, il n’y a pas que des spécialistes du e-commerce, puisque la Répression des fraudes a aussi découvert des “anomalies” sur les sites de H&M ou de Comptoir des cotonniers.
Conséquence : cette autorité publique a infligé des amendes d’un montant global de 2,4 millions d’euros pour ces manquements aux lois de protection des consommateurs. Le roi du e-commerce, Amazon a ainsi payé un million d’euros pour des faux soldes.
“Système généralisé”
L’imagination de ces sites pour leurrer le client est féconde. Les enquêteurs ont relevé des cas de “promos à durée limitée” qui n’en finissent pas d’être renouvelées, des prix, qui sont revus à la hausse juste avant une réduction temporaire pour gonfler artificiellement l’ampleur de la ristourne, ou encore des promotions, qui disparaissent comme par enchantement au moment de passer au paiement.
“En définitive, on peut dire que le système de fausses promotions est assez généralisé dans l’e-commerce”, assure au Parisien Vincent Designolle, directeur de cabinet à la DGCCRF. En tout, 31 % des offres épluchées par les enquêteurs sur un an présentaient des “anomalies”, ont précisé les responsables de la Répression des fraudes, jeudi 23 février, lors de la présentation de leur bilan annuel.
Les services de l’État n’ont aucun moyen de s’assurer que cette mise à l’index ramènerait ces géants de l’e-commerce dans le droit chemin. Certains sites, comme H&M, GrosBill, Gérard Darel et Netquattro, jugent n’avoir rien fait de mal et refusent de payer leur amende. La secrétaire d’État chargée du Commerce, Martine Pinville, a déclaré que “les enquêtes de la DGCCRF se poursuivraient en 2017 pour assurer au consommateur qu’une bonne affaire est toujours une bonne affaire”. Pas sûr, cela étant, que des poids lourds comme Amazon ou Vente-privée puissent être dissuadés par des amendes qui, au regard de leurs revenus, peuvent sembler bien modestes.