Le premier ministre canadien Justin Trudeau a affirmé samedi la volonté de son pays d’accueillir les réfugiés «indépendamment de leur foi», au lendemain de la décision de la Maison Blanche d’interdire l’entrée des États-Unis aux ressortissants de sept pays musulmans.
«A ceux qui fuient la persécution, la terreur et la guerre, sachez que le Canada vous accueillera indépendamment de votre foi», a tweeté M. Trudeau.
«La diversité fait notre force #BienvenueAuCanada», a-t-il ajouté.
M. Trudeau n’a pas commenté directement la décision américaine, mais son tweet intervenait au lendemain de la signature par le président Donald Trump d’un décret qui interdit pendant trois mois l’entrée aux États-Unis de ressortissants de sept pays musulmans: Irak, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Syrie et Yémen.
M. Trump a justifié sa mesure en affirmant qu’elle vise à lutter contre les «terroristes islamiques radicaux».
M. Trudeau a également publié sur son compte Twitter une photo le montrant en train d’accueillir des réfugiés syriens en décembre 2015. Le Premier ministre avait tenu à se rendre à l’aéroport pour l’arrivée d’un premier contingent de réfugiés syriens dans le cadre d’un pont aérien organisé par les autorités. Depuis cette date, plus de 35.000 réfugiés syriens ont été reçus au Canada.
Répondant d’autre part à des inquiétudes sur l’impact du décret sur le Canada, le bureau du Premier ministre a affirmé tard dans la soirée avoir reçu des assurances de Washington que les Canadiens possédant la double nationalité des pays visés ne seraient pas affectés par l’interdiction.
«Le conseiller à la sécurité nationale (Michael) Flynn a confirmé que les détenteurs de passeports canadiens, incluant ceux ayant une double citoyenneté, ne seront pas affectés par l’interdiction», a déclaré dans un mail Kate Purchase, directrice de la communication au bureau du premier ministre.
«Nous avons reçu l’assurance que les citoyens canadiens voyageant avec un passeport canadien seront traités selon le processus habituel», a-t-elle ajouté.
Selon la chaîne publique Radio-Canada, citant des chiffres de 2011, plus de 35 000 citoyens canadiens détenaient aussi à cette date un passeport émis par un des sept pays visés par la mesure américaine.
La compagnie aérienne canadienne WestJet a fait savoir qu’elle avait dû refuser un passager à destination des États-Unis et a précisé qu’elle rembourserait ses passagers visés par la décision américaine.
Air Canada a indiqué de son côté que la compagnie se conformait elle aussi à l’interdiction et renoncerait à réclamer des pénalités d’annulation de vol ou rembourserait les passagers disposant de billets et empêchés de se rendre aux États-Unis par le décret Trump. Elle a toutefois estimé que cela ne concernerait qu’un petit nombre de passangers.