L’ancien président iranien Akbar Hachemi Rafsandjani, figure influente de la République islamique d’Iran, est mort dimanche à l’âge de 82 ans dans un hôpital de Téhéran, après un malaise cardiaque.
Il fut l’un des personnages clés de la République islamique d’Iran. L’ex-président iranien, l’ayatollah Akbar Hachémi Rafsandjani, est mort dimanche 7 janvier à l’âge de 82 ans après un malaise cardiaque, selon les agences de presse Isna et Fars.
L’ayatollah Rafsandjani avait été hospitalisé d’urgence dans un hôpital du nord de Téhéran.
Proche collaborateur de l’imam Khomeiny, fondateur de la République islamique d’Iran en 1979, il a occupé différentes fonctions avant de devenir président de la République entre 1989 et 1997.
Jusqu’à la fin, Akbar Hachémi Rafsandjani était résté une figure influente de la République islamique. Il occupait le poste de président du Conseil de discernement du régime, chargé de conseiller le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, et de trancher les différends entre le Parlement et le Conseil des gardiens de la Constitution.
Dans l’ombre de Hassan Rohani
Ces dernières années, son influence au sein des institutions de l’État avait fortement diminué. En 2013, le Conseil des gardiens de la Constitution avait rejeté sa candidature à l’élection présidentielle en raison de son “âge” avancé.
Mais avec son soutien et celui de l’ex-président réformateur Mohammad Khatami, l’actuel président modéré Hassan Rohani a remporté l’élection de juin 2013. En février 2016, l’ayatollah Rafsandjani avait remporté une victoire symbolique contre les conservateurs, qui avaient tenté de l’isoler sur la scène politique, en se faisant élire en tête des élus de Téhéran à l’Assemblée des experts, chargée de nommer et éventuellement démettre le guide suprême.
Partisan du rapprochement avec l’Occident
Akbar Hachémi Rafsandjani s’est toujours placé au centre de l’échiquier politique iranien, prônant la modération et le rapprochement avec l’Occident, y compris avec le “grand satan” américain.
C’est sous sa présidence, entre 1989 et 1997, que l’Iran opère un timide rapprochement avec l’Occident. Il avait alors ouvert les portes du pays, entamé un programme de reconstruction après les huit années de guerre avec l’Irak (1980-1988). Les dernières années de son second mandat ont été marquées par des critiques du guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, contre sa politique économique jugée trop libérale et une inflation de près de 40%.
La bête noire des ultraconservateurs
La crise politique qui a suivie l’élection du conservateur Mahmoud Ahmadinejad en 2009 à la présidence iranienne a creusé l’écart entre Akbar Hachemi Rafsandjani et la frange plus dure de la République islamique. L’ayatollah Rafsandjani ayant publiquement relayé les “doutes” d’une partie de l’opinion sur la régularité du scrutin, puis critiqué la répression qui avait suivi, faisant des dizaines de morts et entraînant des milliers d’arrestations.
Ces positions et son soutien discret au candidat réformateur malheureux de 2009, Mir Hossein Moussavi, devenu l’une des figures de l’opposition, ont fait de l’ancien président l’une des bêtes noires de l’aile dure du régime. Sa fille, Faezeh, et son fils, Mehdi, ont même passé plusieurs mois en prison pour “action contre la sécurité nationale”. Mehdi Hachémi a de nouveau été emprisonné en 2014 pour le même motif et pour corruption.
Indirectement critiqué par l’ayatollah Khamenei, et en butte à des attaques de plus en plus violentes des ultraconservateurs, l’ayatollah Rafsandjani a ensuite adopté un profil bas, même s’il est resté président du Conseil de discernement iranien.
Source: France24